Le musée insolite du Belvédère

Vous êtes surveillés (1) : le Moyen Âge

Les gargouilles, les monstres et animaux de pierre de l’église Saint Thomas de Cantorbéry observent en silence les chambres des patientes.

L’église Saint Thomas de Cantorbéry (qui ne fait pas partie de l’établissement) est accolée à la cour d’honneur. Elle date du XIIe siècle. Sa construction a été ordonnée par Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Obligé de s’humilier après l’assassinat en 1170 de Thomas Becket, l’archevêque de Cantorbéry, il décide de construire en 1174 une nouvelle église et un nouveau Prieuré.

Vous êtes surveillés (2) : les visiteurs du soir

Ce couple de sangliers a été surpris par la caméra de surveillance dans la rue devant la grille de l’établissement le 14 novembre 2003 à 4 h 21 du matin.

La présence de ces suidés au milieu du tissu urbain s’explique par la proximité d’une languette de forêt (appelé bois l’Archevêque).

On accouche dans la chapelle

Les salles d’accouchement et le bloc opératoire sont situées dans l’ancienne chapelle de « l’Immaculée Conception ».
De nombreux éléments rappellent au Belvédère son passé religieux (Prieuré puis Petit Séminaire au XIXe siècle).

La construction de la chapelle commença en 1860 et fut achevée en 1862. Elle s’inspire de l’architecture ogivale du début du XIIIe siècle. Elle fut bénite en 1862.

La cloche du petit séminaire

Cette cloche ne sonne plus aujourd’hui. Actionnée manuellement, elle rythmait la vie des pensionnaires. Elle est située sous les toits du bâtiment de l’horloge.

Le bâtiment de l’horloge (autrefois appelé logis principal) est le plus ancien de l’établissement. Sa construction date du XVIIe siècle. A l’intérieur, les visiteurs empruntent toujours un escalier à balustre de style Louis XIII.

L’horloge du petit séminaire

L’horloge du bâtiment du même nom a été réhabilitée en 2010. Le nouveau cadran émaillé reprend l’esthétique de celui de l’église de Saint Thomas de Cantorbéry, toute proche.
L’heure indiquée est rigoureusement exacte : le système est radio-piloté à partir d’une horloge située en Allemagne. Plus besoin de réglages lors du changement d’heure.

Ce système de synchronisation équipe aussi chaque horloge des salles de naissances et du bloc opératoire. La précision du temps est primordiale quand on s’occupe de naissances.

Les triplés

Ces 3 têtes identiques ornent le centre d’un blason chapeauté par la formule latine NIL FORTIUS NIL DULCIUS « rien de plus fort, rien de plus doux ».

Certaines portes du XIXe siècle sont ornées des armoiries de différents archevêques.

La pierre tombale du chanoine Couillard

La pierre tombale de cet ecclésiastique est aujourd’hui adossée à un bâtiment technique. Elle a été probablement déplacée car il ne semble pas y avoir de sépulture à ses pieds.

ICI REPOSE LE CORPS
DE DISCRÈTE PERSONNE
MESSIRE LOUIS FRANÇOIS COUILLARD
CHANOINE TITULAIRE DE
LA MÉTROPOLE DE ROUEN
ANCIEN SUPÉRIEUR DU PETIT SÉMINAIRE
DU MONT-AUX-MALADES
DÉCÉDÉ LE 23 FÉVRIER 1860
DANS SA 65e ANNÉE
PRIEZ DIEU POUR LE REPOS DE SON ÂME

La bibliothèque

Le début des travaux de la bibliothèque du Petit Séminaire remonte à 1893. Cette grande pièce offre de larges rayonnages sur 2 niveaux. Une coursive permet de ne pas utiliser de grands escabeaux. Située au premier étage de la bâtiment de la direction, elle a été rénovée en 2009.

Le quartier des vicieuses

Sur un plan du début du XXe siècle apparaît la mention « quartier des vicieuses ». Ce terme désignait le service des filles-mères.

En 1910, après le départ du Petit Séminaire, suite à l’application de la Loi de séparation des églises et de l’État, les locaux furent aménagés en école professionnelle ménagère de réforme pour « les filles difficiles et vicieuses de l’Assistance Publique » (délibération du conseil général du 12 mai 1910).

Graffitis (1) : les soldats anglais

En 2002, dans un discret couloir de la bibliothèque, il a été découvert par hasard derrière un rayonnage, à hauteur d’homme, l’inscription suivante :

« 14 Nov 1941 here were two english soldiers, purshred by gerain authority God bless us RG Y.P »

« 14 novembre 1941, nous sommes deux soldats anglais, poursuivis par l’autorité allemande Que Dieu nous bénisse RG Y.P »

Pendant la guerre 1939-1945, le Belvédère fut occupé successivement par l’armée française, par l’armée allemande, puis à la Libération, par les armées alliées.

Réalité ou canular ?

Plusieurs indices linguistiques peuvent faire douter de la véracité de cette inscription :

  • british serait plus approprié que english
  • pursued et non purshred
  • German et non Gerain

Mais des soldats anglais (d’origine étrangère ?) ont le droit de malmener la langue de Shakespeare.

Graffitis (2) : l’ascenseur dazibao

Le revêtement en Linoléum de la cabine de l’ascenseur était devenu au fil des temps une vaste fresque où étaient inscrits prénoms et dates de naissance. La lenteur de cet équipement âgé permettait aux passagers temporaires de passer à l’action. Il a fait l’objet d’une rénovation complète en 2007

Sources documentaires

Guide : Le patrimoine hospitalier de la Seine-Maritime
À l’initiative de la section départementale de la Seine-Maritime de l’Union hospitalière du Nord-Ouest
Édité par Héral 44, rue jules Ferry 94400 Vitry-sur-Seine juillet 1995
Remerciements à M. Didier Wambergue